Petit salon

Pensant très fort à un endroit pour pouvoir parler et être tranquille, Leoriold poussa la porte.
Il entra dans un petit salon où attendait deux épais fauteuils de velours gris sombres, autour d'une petite table basse. Un feu ronflait dans le cheminée, et la pièce était éclairée des bougies en plus de la fenêtre masquée d'un lourd rideau, donnant une atmosphère chaleureuse et intime. Les murs étaient recouverts de tentures aux couleurs douces.

Faisant signe à Cippora de s'installer sur l'autre fauteuil, il prit place lui-même, avec un grand sourire.

Il avait l'impression que la salle s'était modelée un peu comme le boudoir attenant à sa chambre chez lui, pièce où il avait toujours adoré être, apaisante et calme comme elle l'était. Sa pièce de prédilection pour lire, écrire , ou tout autre sorte de jeu calme.

" Nous devrions être bien ici. " dit-il d'un ton encourageant.

Cippora entra et s'assit.

*On l'a enfin trouvée...*

Elle était triste à l'idée de repenser à ses parents, mais elle savait que d'en parler à quelqu'un en qui elle avait confiance lui ferait le plus grand bien. Un soupir souleva sa poitrine.

"Je...Je suis contente que tu me proposes de parler de ça avec toi..."

Elle s'installa plus profondément dans le siège. Elle dévisagea un moment Leoriold puis baissa la tête.

"Je...J'ai perdu mes...mes parents..."

Des larmes coulèrent le long de ses joues.

"Je suis orpheline !"

Elle n'avait parvenu à maîtriser sa voix qui temblait.

Leoriold se leva pour se rapprocher de Cippora, et maladroitement, prit sa main dans les siennes. Il savait ce qu'elle ressentait pour les avoir vécu, et savait qu'aucun, mot, aucune parole de réconfort n'effacerais totalement la douleur.

Si il ne pouvait la lui effacer, cependant, il pouvait la partager. Lui caressant doucement les cheveux, il commença à parler à voix basse.

" C'est douloureux, je sais, cependant...tes parents t'aimaient...je pense qu'ils sont heureux de te savoir vivante, où qu'ils soient. Et leur souhait et de te voir vivre pleinement, sans être malheureuse pour eux....Essaie de voir des douvenirs d'eux heureux...tu en as ? Raconte moi des souvenirs heureux avec tes parents Cippora...des moments qui t'ont fait rire ou sourire... "

C'était la meilleure solution. Remplacer les souvenirs douloureux par d'autres, plus heureux...la douleur serait toujours là, mais on poucait y mettre quelques fleurs.

Et malheureusement....il n'ya avait pas le choix. C'était la chose qu'il avait pris de la mort de ses parents. Ils ne reviennent pas . La mort est définitive...autant l'accepter alors.

La main de Cippora serra celle de Leoriold. Elle se mordit la lèvres, une larme tomba sur ses genoux.

"Je n'ai aucun souvenirs de mon père... Je ne l'ai vu qu'en photos...Ma...Ma mère était tellement heureuse quand elle parlait de lui, de sa douceur...Elle adorait toucher mes cheveux, ils lui rappellaient les siens..."

Une nouvelle larme tomba sur son genou. La main que Leoriold passait sur ses cheveux lui rappelait sa mère.

"Mais maintenant elle est plus là !"

Elle contrôlait mal ses nerfs. Elle releva la tête et, voyant Leoriold si gentil avec elle, elle lui sauta dans les bras et le serra.

"J'ai perdu si tôt ma mère...trop tôt !"

Quand on perds quelqu'un, c'est toujours trop tôt pensa tristement Léo.

Il fut surpris quand Cippora sauta dans ses brasn peut habitué qu'il était au contact physique. Cependant, avec douceur si ce n'est un peu de maladresse, il referma ses bras autour d'elle et la berça gentiment.

" Elle t'aime....elle sera toujours présente en toi, dans tout ce que tu feras ....mais tu dois lui dire adieu, même si c'est dur.... "

Il parlait à voix basse, offrant plus un confort que de réels conseils. C'était surtout cela dont avait besoin la jeune fille pour l'instant : de se savoir écoutée, et pas seule face à son malheur.

Elle avait besoin de verser toutes ces larmes retenues, de laisser s'écouler tout ses griefs pour pouvoir passer à une nouvelle phase de son deuil, celle de reconstruction après avoir accepter son malheur.

" Elle était aussi belle que toi ? Avec de long cheveux bruns ? "

*Comment dire adieu à quelqu'un qu'on aime tant ? *

Cippora sourit à ce conpliment, mais une larme coula dans le dos de Leoriold. Elle reserra son étreinte, réconfortée par ce contact.

"Mon parrain me dit que plus je grandi, plus je lui ressemble...Mais j'ai hérité des cheveux de mon père, ma mère était blonde..."

Jamais persone n'avait voulu l'écouter. Son parrain l'adorait, mais elle savait que ça lui ferait trop de peine de l'entendre parler de ça. Dès qu'il la voit, il a les larmes aux yeux, parce qu'elle lui rappelle trop sa mère, alors comment lui en parler ? Et son frère qui n'accordait aucune importance à sa soeur, qui avait bien mieux à faire en dragant à tout va.

"Tu...Tu es gentil..."

Elle aurait voulu rester à jamais blotti aussi confortablement. Elle ne voulait pas avoir à le lâcher.

Leoriold ne réagit pas vraiment au compliment. Pour lui c'était le comportement que chaque personne aurait du avoir, même si ce n'était pas celle qu'on lui avait inculqué dès son jeune âge. Peut-être étais-ce pour ça que Mère lui préférait Esarend. Ou peut-être étais-ce l'inverse, avait-il développer cette faculté à s'occuper des autres parceque personne ne se soucier de lui.

Il se contenta de sourire et prit Cippora aux épaules, la repoussant de façon à pouvoir la regarder dans les yeux.

" Tu vois ? A travers toi elle vit. A travers tes souvenirs, ton visage, ton sourire. Donc tu dois vivre. Pour elle, pour toi. Et si tu as besoin de pleurer, ou de parler, je suis là. "

Il la reprit doucement dans ses bras, comme une chatte bercerait son petit pour le réconforter.

" Je sais comme ça peut être douloureux d'être seul, mais...tu ne l'es jamais totalement. Il y a toujours des gens qui tiennent à toi. "

"Merci...Merci beaucoup..."

Elle ne savait pas trop que dire. Il s'était montré compréhensif envers elle et elle lui en était reconnaissante.

Cippora, entendant la dernière phrase qu'il avait prononcé, rechercha mentalement qui tenait réellement à elle. Elle ne trouva personne, et cette impression de solitude lui souleva le coeur et lui fit monter les larmes aux yeux.

"Qui tiens à moi ? A part mon parrain, je ne vois personne..."

Elle n'avait pas vraiment voulu dire ça à haute voix, mais elle se sentait tellement en confiance qu'elle n'avait pas réellement cherché à s'en empêcher. Elle serra son étrainte. Elle ne put nullement ne pas remarquer la douceur de l'odeur de Leo.

*Mmm...Il sent bon...*

Léo pensa à Grand-Père, la seule personne qui pensait à lui et pour qui il comptait. Même si la réciproque était probablement vraie aussi. Mais il avit toujours trouvé ça suffisant. Pendant longtemps il s'était senti isolé, alos Grand-Père était devenu tout pour lui.

Inversement, Cippora qui avait eu une famille qui tenait à elle, devait trouver que c'était bien peu.

" Une personne c'est déjà beaucoup. Certains n'ont même pas celà. Pense un peu à lui alors. Et dit toi que tu as 11ans. Tu as toute la vie devant toi pour t'ouvrir des horizons, faire des connaissances et trouver des gens à aimer et avec qui tout partager. "

Il se rassit correctement à côté d'elle un petit sourire aux lèvres. Son regard balaya la salle, notant des petits détails qu'il n'avait pas vu auparavant. Le cadre représentant un tableau ou un poney Fjord évoluait au petit trop, comme le poney qu'il avait eu chez lui. L'épaisse bougie opaline sur le manteau de la cheminée, et d'autres petites choses qu'il appréciait.

*Il a sûrement raison...*

Mais Cippora n'était cependant pas convaincu. Le voyant regarder la pièce en détails, elle en fit de même. Elle sourit en voyant le petit poney trottiner dans son tableau.

*Il est mimi ce poney...*

Une question lui brûlait les lèvres, mais elle n'osait la poser. Pour s'en empêcher, elle cherchait des détails intéressant dans la pièce. Au plafond pendait un luste brillant. Il répendait une lumière chaleureuse dans cette salle. Cherchant quelque chose à dire, elle ouvrit la bouche, inspira profondément mais aucun son ne sortit de sa bouche. Elle la referma et se tourna à nouveau vers Leoriold, espérant qu'il dirai quelque chose, mais il semblait occupé à scruter la pièce.

Leoriold se redressa un peu. Il ne savait pas depuis combien de temps ils étaient là à discuter, mais le cours de botanique ne saurait tarder à débuter.

Il sourit à la petite jeune fille dans le fauteuil.

" Je pense que noous devrions nous dépécher d'aller en cours avant d'être en retard...de toute façon si tu as besoin de me parler je suis présent, toujours, ne l'oublie pas. "

Il se leva, défroissant distraitement sa robe de sorcier pour avoir un aspect présentable. Ce qui pour lui, voulait dire parfaitement net.

" As-tu besoin de quelque chose avant que nous quittions cette salle ? "

Il passa une maind sur son visage, réajustant unemèche grise qui se coinçait dans la branche de ses lunettes, avant de caresser Kimi de manière machinale dans sa poche.

"Tu as raison...Le cours ne va pas tarder à commencer..."

Cippora sourit face à sa manie de lisser les plis de sa robe de sorcier, mais elle se surpris à en faire de même.

*On aurait l'air bien d'arriver en retard à notre premier cour de botanique !*

"C'est déjà gentil de te soucier de moi... je ne vais pas t'en demander plus..."

*Je lui demanderai quand on se connaîtra mieux... il y a peut-être quelque chose de douloureux...je ne voudrais pas ramener à sa mémoirre quelque chose de fâcheux...*

Elle mit une mèche rebelle de ses cheveux derrière ses oreilles. Puis, jetant un dernier regard sur la salle, elle avança vers la porte. Arriver dans son entrebaillement, elle se retourna vers Leoriold.

"Alors, tu viens ?"

Elle lui sourit largement. Elle ne put s'empêcher de se demander si elle s'était fait un ami, ou s'ils ne se connaissaient pas assez pour se considérer comme tel.

Leoriold lui fit un grand sourire et l'entraina derrière lui hors de la salle. Il était heureux de s'entendre bien avec elle, hors de toute considération sur les maisons. Comme quoi il n'était pas nécessaire d'avoir de préjugés.
Il espéarait qu'avec le temps ils découvriraient qu'ils s'entendaient aussi bien que la première rencontre le laisser à penser.

Il sortit sur un dernier regard réveur à la salle, espérant pouvoir la retrouver à un autre moment et profiter de sa calme atmosphère.

En attendant, ils devraient se contenter de la calme atmosphère d'une salle de cours.